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Jacques-François Dussottier*1
(attention, notre Jury prendra en compte les poèmes érotiques chantant la fête des corps,
les poèmes d'amour célébrant l'amour du coeur ne seront pas acceptés,
le Jury est le seul juge pour la qualité des poèmes, ses décisions sont sans appel)
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ÉROTIQUE
Jacques-François Dussottier
FULGURANCE
Ô Femme ! être d’accueil
bourgeons éclatés sous ma lèvre,
enseveli dans ta conque pulpeuse
ma langue te pille et t’écartèle.
Voyageur mobile de ta toison ruisselante
je t’offre ce rameau érigé de l’homme
et je fends ton fruit de ma poussée soudaine !
Dans ton sang, ma présence de braise,
vibrance rivée à ta source d’exultance,
j’ouvre un chemin de bruyères
en la brève fulgurance du plaisir de l’écume.DERNIER RIVAGE
Femme, tu es la mer
où ton désir est tempête,
au chant de ta houle
j’épouse ta marée.
Je possède ta clarté
d’où surgit le monde,
coquillage perlé
au bourgeon érigé.
Quand mon étrave se lève
à ta plage écumante je me drosse,
je viens mourir à ton flot
et je fais l’amour avec la mer.au poète Léo Ferré
CETTE BLESSURE...
Cette blessure
Écorce déchirée
Que j’inonde d’oiseaux
Fronton d’herbe et de feu
Au triangle moussuCette blessure
Vers ton île rêvée
Vers l’apaisement de ta brûlure
Vivante étoile de mer
Au calice entr’ouvertCette blessure
Cicatrice du désir
Vers le soleil de ton cri
Voluptueux jardin
D’arômes et d’épicesCette blessure
Où se pose ma lèvre
En un incestueux hommage
Fleur idolâtre
Où meurt mon orgueil.FRUIT
Dénude ce fruit
que j’offre à tes lèvres
chair en torche vive
dépouillée de son écorce.
L’océan de ta langue
invente des marées
et la buée de tes baisers
capture mon cri ultime.OISEAU DES ORAGES
Mon bel oiseau des orages
à la robe pourpre et l’allure fièreta peau veinée de ciel
illumine ton désirl’impatience est en toi
ta chair brûlantequand ta marée devient brutale
le flot te submergeta semence affolée
jaillit vers la lumièreet j’érode ta chair éclose
dans le spasme de mon cri.VOLUPTUOSE
Tu m’offres la lumière
de ton triangle d’or moussu,
inondée d’écume
ta prairie s’entr’ouvre,
eau/liane, eau/délire,
rêve de mouillage
pour apaiser ma brûlure,
voûte céleste
sous le clair lunaire,
le mauve de ta lande
appelle mon désir en feu.L’OISEAU
Doucement dans ta main
je me suis assoupi,
ma peau tendue de désir
s’est soudain endormie.Fier et brûlant
je fus ta victoire,
ma défaite soudaine
fut ton orgueil assouvi.L’oiseau est comme le vent
il se tend et prend son envol,
puis affaibli, il se pose épuisé
sur ta peau déjà alanguie.CHANT PHALLIQUE
Plus haut que ton être
je me tends vers la lumièrechair érigée
dans le chant de l’êtretension brûlante
recherchant son refugefruit déchiré
impatient d’écloretu vêts mon désir
à ce moment du donla sève se fait impatiente
et le flot naît.
BAS
Crissements des bas
au décroisement des jambes,
genoux découverts
sur une chair polie,
jambes offertes, ouvertes,
chair disponible
d’une femme inconnue,
plaisir raffiné
en des caresses visuelles.
trouble du vêtu,
de l’entrave.
Tension du regard
en un fantasme violent.
femme du possible…..
….et de l’impossible.RAVISSEUR D’OFFRANDE
Ô être de fièvre faite femme
l’amour gronde dans ta conque,
lieu de foudre vêtu de lichen
à la saignée des jambes.Prédateur dévorant sa proie
lèvres errantes sur ta peau de sang,
j’ai couvert de mon être
tout l’éclat de ton corps.Au chemin de ta blessure éternelle
margelle de nuit à la toison ruisselante,
j’avance dans mon cri de délivrance
et je fends ton fruit de ma poussée de feu.MAMELONS
Je cueille tes seins
comme des pommes,
fruits mûris au soleil,
palette dardée de carmin
rosaces ensoleillées
au parfum de mûres,
corolles ardentes
de ta chair laiteuse.
Des essaims de baisers
butinent les églantiers de tes seins,
mamelon vivant
comme une fleur qui éclot,
lilas flamboyants
comme étoiles charnelles,
fleurs d’amour offertes
aux errances de mes lèvres.JARRETELLES
(à la gloire de la jarretelle)Ensoleillant tes reins
aux demeures de tes hanches,
impudiquement vêtue
de jarretelles tendues
coulées propices
sur l’écorce de ta peau.
Colombes dévêtues
près de ta chair rêveuse.
L’ombre s’entrouvre
dans l’incarnation de la lumière.
Tendres jarretelles
sur ton corps d’embruns.
près de la rumeur de tes flancs,
fleurs d’ombre
au jardin de ta peau,
la mousse éclate
aux rives de l’extase.LINGERIES
Madame, hier, j’aperçus vos dessous
cette lingerie coquine dévoilée tout d’un coup
me mit le feu à l’âme.Du boire et du sommeil, je perdis le goût
je m’étiole et je me languis de vous
vous reverrais-je objet de ma flamme ?Et vous, mutine, consciente de votre folie
vous papillonnez, plaidant les flatteries
provoquant la jalousie des autres femmes.Vous passâtes un instant dans ma vie
tel un oiseau dans un vol hardi
vous m’avez torturé démon infâme.Mais je ne vous en veux pas
je garderai un souvenir ému de vos appâts
c’était hier, aujourd’hui, j’ai retrouvé le calme.NOMBRIL
Nombril étamine
fleur d’innocence
où je dépose mon hommage.
Au chant de ton plaisir
sur ton coquillage pâle et rose.
Astre de chair
dans l’incarnation de la lumière
calice entr’ouvert
de ta chair perlée
ma lèvre insensée d’indécence
célèbre les noces
de ta rosace flamboyante.
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Commentaires
Voluptuose, Oiseau des orages, Bas, Lingeries et Jarretelles ... apogées de l'érotisme sur des mots silencieux et des silences hurlants.