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    Jean-Pierre  Béchu

     

    Jean-Pierre  Béchu

     

     

    Jean-Pierre  Béchu

    JEAN-PIERRE  BÉCHU

     

    Jean-Pierre  Béchu

    Le diable au confessionnal… et autres nouvelles érotiques.

    de Jean-pierre Bechu • Éditions Alzieu *2013

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    Présentation de l’ouvrage :  
     
    « Elle embrassait mon visage tout en me parlant.

    Mes deux amies s’appellent Nadine et Josiane. Elles forment un couple… Elles m’ont fait l’amour… J’ai cessé d’être vierge. Si tu n’avais pas autant aimé mon corps peut-être n’aurais-je pas osé enfin, je ne sais pas. Leurs caresses sont aussi douces que les tiennes, leurs baisers sont aussi tendres. Mais avec elles j’ai réussi à faire ce que je n’arrivais pas encore à réaliser avec toi : m’ouvrir, m’offrir, me laisser pénétrer et surtout avoir envie de l’être. J’ai eu l’impression que mon vagin s’ouvrait autant qu’une fleur toute grande éclose. J’ai découvert mon corps. Tu sais, je savais à peine que j’avais un clitoris et qu’à partir de lui toute ma chair pouvait devenir une extraordinaire cage de résonance, comment dire… dix fois je suis devenue comme une explosion solaire, je me suis éparpillée dans un cosmos incroyablement voluptueux. J’ai cru mourir de bonheur.
    A mon tour je couvris de baisers son visage. »     Camille
     
    *

    L’auteur :

    Historien d’art et enseignant, Jean-Pierre Béchu est passionné par la poésie et les religions orientales. Secrétaire général de la Société des Poètes Français, il pense que l’écriture érotique et la poésie participent d’un ordre supérieur : l’érotisme sublime la sensualité, tout comme le poème transcende la parole.

     

    Nouvelle tirée de : Le Diable au Confessionnal... et autres nouvelles érotiques (Alzieu, 2013)

     

     

    LA PETITE MARIE – ODILE

     

     

    - Ce gâteau est un pur délice, madame Delambert.

    L'intéressée rougit légèrement :

    - Vous me flattez monsieur l 'abbé... Je suis simplement soucieuse de satisfaire les miens et les amis qui nous sont chers, à mon mari et à moi.

    Sa chevelure courte et frisée avait des reflets bleutés qui se mariaient bien avec sa robe bleu marine. Son coiffeur avait trouvé la teinture idéale pour ses cheveux grisonnants.

    - Je vous sers une tasse de thé monsieur l'abbé ? Et vous-même monsieur Destrat ?

    - Très volontiers chère madame.

    Monsieur Destrat, fondateur et président de la Collégiale Notre Dame de Solange, était impatient de prendre la parole. Ce quinquagénaire, commerçant enrichi et fervent paroissien, venait de créer l'oeuvre de sa vie : la collégiale. Il fallait maintenant organiser un partenariat avec la paroisse de l'abbé Gaujours.

    - Voyez-vous mon Père, lui dit-il, ce sont les futures activités dominicales qui me tiennent particulièrement à cœur. Non seulement nos jeunes doivent être élevés dans la religion mais il faut aussi développer en eux ce qui peut les épanouir le plus sainement possible et je pense à des occupations artistiques. Il me semble à cet égard que certains de vos jeunes paroissiens...

    - Pourraient être responsables d'animations au sein de votre collégiale, l'interrompit l'abbé en souriant.

    - Tout-à-fait.

    - Mais c'est une excellente idée, enchaîna madame Delambert, et si je puis me permettre... je songe à ma fille.

    - Madame Delambert, s'exclama le Père Gaujours, mais nous y pensons tous !

    - Marie-Odile est un modèle pour notre jeunesse, renchérit monsieur Destrat. J'ai été ébloui par sa lecture, dimanche dernier, de l'évangile selon saint Matthieu.

    L'abbé ouvrit les mains en direction de ses interlocuteurs pour imposer le silence :

    - Juste avant de commencer à lire, dit-il en levant l'index, elle a déclaré exactement : « Comme les disciples s'étaient rassemblés autour de Jésus il leur dit... » Quelle meilleure façon d'introduire la lecture du verset quinze et des suivants ? Par ailleurs, on lit toujours trop vite, pas elle. On sentait qu'elle était imprégnée par ce passage.

    - Evidemment c'est ma fille, souligna madame Delambert, aussi ne suis-je peut-être pas complètement objective, mais elle m'a paru... comme nimbée de lumière.

    - Transfigurée, ajouta monsieur Destrat... mais pourquoi ne se joint-elle pas à nous car il faudrait tout de même l'entretenir de la collégiale.

    - On ne peut la déranger pour l'instant, elle est dans sa chambre en train de travailler comme d'habitude. Elle fait ses devoirs, et je sais que monsieur l'abbé lui a demandé de réfléchir au thème de la prochaine séance de catéchisme : un enfant peut-il commettre des péchés ?

    - Et je compte sur elle, précisa l'abbé, pour diriger le débat auprès de ses camarades.

    Dans sa chambre, la petite Marie-Odile baissait doucement son slip en se regardant dans la glace. Très méthodique pour tout ce qu'elle faisait, elle aimait débuter de cette manière : découvrir lentement sa pilosité pubienne, qu'elle commençait à épiler pour obtenir un triangle parfait. Satisfaite, elle se tourna légèrement pour contempler la rondeur de ses fesses puis ôta sa culotte qu'elle posa sur le lit à coté de sa brosse à cheveux. Quant à son tee-shirt, elle le jeta négligemment par terre. Elle se regarda encore et, du bout des doigts, effleura sa toison un peu drue dont l'épaisseur laissait à peine deviner le sillon. Elle s'assit ensuite sur le bord du lit et écarta les jambes pour observer dans la glace ce qu'elle nommait ses lèvres charnues et son petit diamant. L'examen terminé, elle se demanda, à genoux sur le lit, si elle utiliserait aujourd'hui son oreiller. Elle adorait le chevaucher, plié en deux entre ses cuisses serrées. Elle remuait d'avant en arrière et c'était délicieux. Plus jeune, elle prenait la tête de son ours en peluche et l'appuyait contre son diamant en lui faisant exécuter un mouvement circulaire.

    Madame Delambert était aux anges car tant de propos élogieux sur sa fille la hissaient indirectement sur un piédestal.

    - Il est vrai que mon mari et moi-même n'avons cessé de veiller à sa bonne éducation.

    - Hélas, déplora l'abbé, il n'y a plus beaucoup de jeunes aussi bien qu'elle.

    - Bon, alors voilà, dit monsieur Destrat, j'ai pensé à quelque chose qu'on pourrait lui confier au sein de ma collégiale : c'est l'initiation au dessin. Je la sais très douée en la matière.

    L'abbé Gaujours sourit largement :

    - Cher monsieur Destrat, savez-vous que j'ai orné la salle de catéchisme avec quelques-unes de ses œuvres ? Elle a par exemple parfaitement bien représenté les rois-mages et l'étable de Bethléem.

    - Plus petite, s'attendrit madame Destrat, elle avait toujours, quand elle ne faisait pas ses devoirs, un crayon et une gomme dans les mains. Il est sûr qu'elle possède un don et elle pourrait fort bien enseigner l'art du dessin.

    Finalement, la petite Marie-Odile avait décidé d'utiliser son oreiller pour y poser la tête. Etendue sur le dos, elle mouilla ses doigts de salive pour les promener sur ses mamelons tandis qu'avec l'autre main elle caressait doucement son ventre. Elle regrettait beaucoup d'avoir dû rendre à l'abbé Gaujours la règle qu'il lui avait un jour prêtée. La longueur de cette règle lui permettait en effet d'exciter ses deux seins en même temps et avec une seule main, pendant que l'autre échauffait son sexe. Il faudrait la lui emprunter de nouveau car c'était vraiment trop bon. Il y avait bien d'autres choses qu'elle voulait récupérer, par exemple cette gomme à dessin, très molle, qu'elle ne trouvait plus, et avec laquelle elle titillait son diamant.

    Elle commence à respirer plus fort et sent que c'est le moment de glisser lentement ses doigts vers son triangle, de descendre plus bas pour serrer ses lèvres charnues afin de comprimer son petit diamant puis de le frotter légèrement des deux cotés, en évitant de toucher le renflement lui-même. Marie-Odile écarte les cuisses et se cambre lentement à mesure qu'elle mouille, son doigt trace des cercles autour du diamant qu'elle imagine devenir un rubis, un rubis de feu. Une chaleur monte, monte et monte, ça se tend dans son bas-ventre. Elle respire de plus en plus fort en ouvrant la bouche. Caresser directement son rubis l'irrite vite aussi prend-elle sa culotte pour appuyer de façon rythmée à travers le tissu. Elle aime sentir sous son doigt son joyau en érection... De profondes vagues roulent dans son corps, elle glisse un doigt dans son calice trempé, c'est doux comme le satin, des spasmes y éclatent, un courant électrique la traverse, son corps devient lumière et c'est alors comme une pluie d'étoiles.

    Monsieur Destrat ne pouvait dissimuler sa satisfaction : 

    - Donc nous sommes bien d'accord monsieur l'abbé et vous même madame Delambert : notre petite Marie-Odile pourrait prendre en mains des jeunes de ma collégiale ?

    - Nous ne doutons pas de ses qualités artistiques et morales, observa le Père Gaujours. Elle est d'une nature vertueuse et c'est aussi une enfant qui sait s'imposer.

    Madame Delambert, qui versait à ses hôtes une seconde tasse de thé, réfléchissait à voix haute : «  Je pense à quelqu'un d'autre, un de ses camarades, un garçon très bien sous tous rapports : Julien Forestier. Il a beaucoup progressé à l'orgue ».

    - C'est exact... admit le Père Gaujours, c'est exact. Ses parents tiennent la grande pharmacie face à la gare et ils éduquent très bien leur fils. C'est l'un des meilleurs au catéchisme et quant à l'orgue... ma foi, il joue très bien pour son âge.

    - Alors, s'exclama monsieur Destrat, je vais lancer des cours de musique ! D'orgue tout simplement. Seriez-vous favorable monsieur l'abbé à ce que ces jeunes s'entraînent en votre église ?

    - Mais naturellement mon ami, naturellement.

    La petite Marie-Odile se sentait flotter tout en éprouvant une sensation de force. D'étranges ondes roulaient toujours dans ses chairs, mais plus doucement. Elle voulait recommencer, ou pleurer, ou étreindre Julien... Contre sa cuisse se trouvait sa brosse à cheveux dont elle ne s'était pas servie. Au moment de jouir, elle introduisait souvent son manche arrondi dans son calice. Elle aimait bien ce nom, c'était tellement plus beau que vagin. Oui... elle se serait bien serrée contre Julien dans le short duquel elle avait glissé sa main l'été dernier. C'était pendant une promenade en forêt organisée par l'abbé Gaujours. Quel imbécile ce Julien ! Il avait seulement su dire : « Y faut pas faire ça, on peut nous voir ». Elle avait eu beau le pétrir c'était resté tout mou et apparemment, il n'avait presque pas de poils. Pauvre Julien... Marie-Odile ramena ses jambes l'une contre l'autre, mit ses bras en croix. Comme elle se sentait bien, légère, heureuse... Il faudrait qu'elle demande à ses parents de lui acheter une brosse à dents électrique. Elle avait l'intuition qu'avec ça elle aurait pu faire plein de choses voluptueuses. En tout cas c'était bien mieux de se donner du plaisir dans sa chambre que pendant la messe avec tout le monde autour d'elle. Assise sur son banc, elle avait l'habitude de croiser les genoux et de serrer le plus fort possible les muscles de ses cuisses, aussi longtemps qu'elle le pouvait. En général elle arrivait à réveiller son diamant et son calice, même que c'était parfois si agréable, qu'elle avait du mal à contrôler ses spasmes : elle faisait alors semblant d'avoir une quinte de toux. Elle se retourna et plaça son oreiller sous son bas-ventre. Comme ça aussi c'était bien. Elle mit un bras autour de sa tête et glissa sa main libre entre ses jambes pour enfoncer un doigt dans la soie de ses lèvres charnues. C'est de cette façon qu'elle avait réussi à posséder cet empoté de Julien .Elle lui avait d'abord demandé de s'allonger sur elle et c'était super car cela accentuait la pression sur son diamant et elle avait senti, pour la première fois, une queue se raidir entre ses fesses. Quel plaisir ! Elle s'était ensuite dégagée pour se mettre sur le dos et conduire elle-même Julien vers son calice. Là, il ne s'était plus contrôlé et il lui avait fait mal, elle avait saigné... Elle aurait vraiment aimé qu'il fût là maintenant.

    Monsieur Destrat envisageait le plus bel avenir pour sa collégiale :

    - Avec des jeunes comme Marie-Odile et Julien je vais pouvoir faire quelque chose de valable. Ils vont savoir entraîner les autres. Qu'en pensez-vous monsieur l'abbé ?

    - L'ennui est peut-être que Julien est un garçon effacé, très timide et que Marie-Odile ne pense qu'à ses études. Il serait souhaitable qu'ils se parlent un petit peu, qu'ils se connaissent un peu plus...

    - Nous pourrions organiser un goûter, suggéra madame Delambert.

     

    Nouvelle extraite de : Le Diable au Confessionnal... et autres nouvelles érotiques.

    ( éditions Alzieu, 2013), Jean-Pierre Béchu.

     

     

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