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Poèmes de nos membres * 2 *
Poèmes de nos membres *2*
(attention, notre Jury prendra en compte les poèmes érotiques chantant la fête des corps,
les poèmes d'amour célébrant l'amour du coeur ne seront pas acceptés,
le Jury est le seul juge pour la qualité des poèmes, ses décisions sont sans appel)
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(attention les poèmes suivants sont protégés par copyright auprès des éditeurs concernés
toute copie même partiels interdite)
ÉROTIQUE
CHRISTINE AU BAIN
L'eau sur ton corps
L'eau suit le tracé mystérieux de ton corps,
l'eau pour l'aquarelle intime de mes lèvres sur toi,
l'eau pour venir en silence, en grand secret d'attente et de célébration
L'eau pour atteindre les extrémités de ton être
L'haleine de l'eau monte à la biffure sacrée de ton ventre et mes mains, gerfauts apprivoisés, se posent sur l'éminence de tes seins
des grappes d’eau roulent sur tes hanches et dispersent tes parfums
des grappes d'eau te pénètrent, elles vont devant moi et annoncent ma vendange
j'accède aux cimes de l'aube, sur ce versant de toi où le soleil affleure et te lustre de clartés vagabondes, d'éclats tranchants et mobiles qui vont d'où les eaux viennent (leur ravinement de cristal avive les ailes de ta chair)
foudre et vent dans tes vallées et sur tes monts, aux entailles de ton corps : l'eau et mon regard ruissellent
du bout des doigts je suis le lit de tes rivières, je baigne en ta fraîcheur baptismale, tu offres pour toutes mes ruptures les sacrements de l'eau, et pour mes gouffres, l'estuaire de ta parole, haute levée sur les promontoires virginaux des montagnes, sur les collines martelées de pluies foraines
L'eau nous lave et nous absout de clarté
L'eau, cette grande Lumière du Temps, cristallisée, et transparente de pureté
L'eau que je suis pour aller en toi, de ta source à ton delta...
© Christian Péchot
Eaux-Fortes et Monotypes "Cinq Portraits de Christine"
(Editions La Baconnière, Montreux, avril 1991)
L'AMOUR CUISINIER
Si cette biche délectable
Vient à tomber dans ton panier,
Hâte-toi de dresser la table
Pour mieux honorer ton gibier !
Prends garde que rien n'encombre
Le cours de ta dégustation ;
Ne la caresse que dans l'ombre
Au gré de sa respiration.
Fais-toi discret, montre-toi tendre,
Mais quand tu l'entendras gémir
Tu ne peux pas la faire attendre
Au seuil lumineux du plaisir.
C'est à toi de mener la danse
Puisque ton rôle est essentiel
Pour doser une exacte cadence
Qui doit vous emmener au ciel.
Prends garde que rien ne dérange
La sainte ordonnance des peaux,
Effeuille-la comme une orange
Déguste ses meilleurs morceaux.
Au moment que sa robe tombe
Si tu la vois fermer les yeux
Que ta main se fasse colombe...
Et ta voix ne soit plus qu'aveux !
Puis sans attendre davantage,
A feu bien vif, à mots couverts ,
Va donc la servir « à la nage »
Sur une nappe sans couverts !
© Daniel Ancelet
FRISSONS
La lune au bord de l'insolence
Surprend l'image de ton corps
Sur le clavecin du silence
La nuit arpège ses accords.
Devant ta glace, à demie-nue
Sous l'abat-jour aux plis soyeux,
Tu contemples cette ingénue,
Un peu de brume autour des yeux.
Telle une ondée au ciel d'orage
Ta chevelure en lourds sanglots
S'éparpille sur ton visage
Et sur tes seins ruisselle à flots.
Dans la pénombre de ta chambre
Ta chair s'irise de pastel ;
Brûlant des fièvres de septembre
L'amour chez toi dresse un autel.
Alors le vent sous ta chemise,
Vers la moisson de tes secrets,
Glisse une main couleur cerise
Loin du regard des indiscrets.
© Diana LETHEU
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