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Christian Lamoureux
(attention, notre Jury prendra en compte les poèmes érotiques chantant la fête des corps,
les poèmes d'amour célébrant l'amour du coeur ne seront pas acceptés,
le Jury est le seul juge pour la qualité des poèmes, ses décisions sont sans appel)
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toute copie même partiels interdite)
ÉROTIQUE
CHRISTIAN LAMOUREUX
Après des études journalistiques interrompues par la guerre d’Algérie,
Christian Lamoureux a poursuivi une carrière commerciale. Mais l’écriture ne l’a jamais quitté.
Il est l’auteur d’une dizaine de recueils de poèmes récompensés et a obtenu entre autre le Grand Prix de la Ville de Beaune en 2009.
Il avait déjà abordé l’érotisme avec « Orchidées Noires » en 1986 et « Volupthés » en 2004.
Ces dernières années, il a publié deux romans « autobiographiques» où persiste encore souvent une certaine poésie.
Il vit à Viroflay dans les Yvelines, depuis une quarantaine d’années
Charnelle Cythère
J'aime le vent sur ton visageQuand tu te mets au naufrage
Au long de nos égarements,J'aime le son des coquillages
Au bout de tes seins dardants,
Lorsque ta peau se fait plageEt que j'en suis le naufragé;
J'aime les vents sur nos rivages
A l'odeur de nos sentiments,Quand nos deux corps prennent le large,
Comme deux radeaux là s'épousant,
J'aime nos coeurs pris dans une cageAux couleurs d'un soleil couchant;
J'aime surtout cette image
Quand nos rages vont éclatantEt que je vois sur ton visage,
Comme un soleil entre tes dents;
Tes yeux poignardent les nuagesEt s'en vont peu à peu mourants,
J'aime ton souffle qui enrage
Sous un grand ciel de mots sans fond...Quand nos corps sont à l'ancrage
Ayant trouvé enfin leur port,
Les mouvements du bastingageBercent nos coeurs sans horizon...
Un peu de vent dans ton corsage,
Tes cheveux qui se font plus blonds,Je suis marin de tes orages.
Christian Lamoureux
Langue d'Eros
Je goûtai de la langue
La tiédeur de son bas,
Puis gagnai la clairière
D'une brodée jarretière
Où le jour se mourait,
Là où la blanche chair
De sa cuisse dénudée,
Comme un éclat de lune
Pâlement s'étalait...Je perçus son soupir,
Ma langue sans faillir
Gagna le temple caché
Où je servis ma messe
En toute volupté...Ses soupirs à confesse
Atténuèrent nos péchés,
Ainsi, agenouillé,
Je retrouvai la foi
Sur son prie-dieu bouclé
Aux satins en brûlances
Et je pris ainsi langue
Avec ma libertine
Qui, en toute confiance,
Me conta ses câlines
Et intimes vibrances...Donc, en cette clairière
Aux parfums de sous-bois,
Une allée...cavalière
Gentement me mena
En un temple de chair
Où priai à mi-voix,
Ma langue en son missel
Entre deux jarretières,
Ses deux mains sur ma tête
M'ont absous de leurs doigts
Et puis, je ne perçus
Qu'un fin crissis des bas
Rimant avec ces vers...Car la langue d'Eros
Veut qu'on parle tout bas...
Christian LamoureuxTribulations d'une plume...
D'une plume de paon,
Je suivis de son dos
Le sentier vertébral
Et peu à peu son corps
En petits soubresauts
Ondula comme blés;
Ma frissonnée moisson
Sous la plume de volatile
Se fit ainsi subtile
Sur les fins duvets blonds
De cette peau fébrile
Aux satins en fusion...Et cette plume agile
A vocation d'aiglon
Traduisit de Virgile
Les pérégrinations;
Et de monts en sillons,
La plume de voler
Vers sa belle épopée,
Frottant ses barbillons
Aux soies de la toison
D'un temple bien caché...Et les spasmes légers
Montèrent à l'unisson,
De la pointe des pieds
A celle du menton !
L'Enéide prit fin
Sur les rivages intimes
De ce corps libertin,
Tout en proie à ces rimes...L'haleine de la belle
Au rythme accéléré
Provoqua de la plume
La sublime
Envolée...
Christian Lamoureux« Y » la plus noble lettre de l’alphabet !
"Y", celle qui dessine
Les fins plis des deux aines
Dans leur tiédeur souveraine
Et qui porte en sa fourche
Le doux nid à la rose,
Qu’on baise de la bouche,
Ce petit nid avec
Son oisillon perché
Qui montre là son bec
Tout de cramois paré…
Oui, c’est bien le « i » grec,
Tout de soies tapissé,
Blond ou brun qui bouclette,
Nid de joie pince-bec
En verticalité…
Le majestueux « i » grec
Aux deux doigts victorieux,
De l’Alphabet la lettre
Aux élans amoureux !
O lettre vénérée,
O consacré calice
Qui, entre ventre et cuisses,
Laisse là présager
D’éternels délices !
Donc, je te salue,
O lettre des prémices
Qui là vue
Sous cet angle
Annonce en ton triangle
Si noble bissectrice !
Christian Lamoureux…
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