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Étienne Fatras
ÉTIENNE FATRAS
Genèse
Elle était là, couchée sur le côté
Le corps légèrement arqué
Le genou de sa jambe repliée
L’empêchait de basculer sur le ventre.
Il s’allongea à côté d’elle
Pas trop près pour bien la regarder
Assez près pour pouvoir la caresser.
Il posa sa main sur sa cuisse
Sa peau était chaude, douce, souple.
Sa main l’effleurait, la dessinait,
Elle remonta, s’attarda sur le décrochement de sa hanche,
Glissa vers sa taille,
Laissant son ventre, elle continua à remonter son buste.
Son bras masquant sa poitrine,
Le dos de sa main pris la forme de son aisselle
Avant qu’elle s’attarde sur la rondeur ferme de l’épaule.
Puis il écarta ses cheveux, dégageant sa nuque derrière l’oreille,
Il eut envie d’y croquer à pleine dents, comme dans une pomme,
Mais il déposa un chaste baiser.
Sa main redescendit dans ce val entre les dorsaux
Et s’attarda longuement dans la cambrure de ses reins,
S’amusant de ces deux fossettes
Qui forme avec le départ du sourire fessier
Ce que l’on appellera le triangle de Michaelis.
Il explora dans tous les sens, ces deux lunes aux courbes pleines.
Et s’amusa de la convergence du sillon qui les séparent
Avec les plis formés par les cuisses,
Comme les tranches d’un fruit charnu.
Au plus profond de cette convergence
Il découvrit un mont soyeux……
Brusquement il s’éveilla, frustré d’être sorti de son rêve.
Il pris de l’argile et pendant sept jours et pendant sept nuits
Il travailla pour le faire revivre fidèle à ses souvenirs.
Ses mains ne caressaient plus elles pétrissaient
Jusqu’ à ce qu’elles retrouvent les courbes et les volumes
Qui l’avaient tellement ému, bouleversé.
Le matin du septième jour, elle était là
Sa peau d’argile était soyeuse mais froide,
Alors il déposa un baiser sur ses lèvres
Et lui insuffla la vie.
Le créateur aima sa créature
9 mois après Adam naissait.
Genèse selon un sculpteur anonyme
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